La pouvoir de la provocation.
La polychromie de la désolation.
La magie de la découverte.
L’art ne saurait être restreint à une définition rigide. Il est conception, révolution, évolution dans une vision qui capte, raconte, révèle. Il provoque et propulse la perception dans des directions contre-intuitives qui nous poussent à reconsidérer ce que nous tenons pour vrai, cher et sacré.
Marc élabore et façonne la photographie, le film et le son, dans des réalisations audacieuses, mettant en évidence les effets de l’être humain sur la nature et sur lui-même. Son travail se nourrit de chacune de ses pérégrinations. Il est une analyse de la beauté crue de la désolation, de l’empire que l’Homme exerce sur un monde avec lequel il tend à interagir et qu’il cherche pourtant à conquérir, de l’efficacité de la
science
, de la philosophie et de l'art à informer, éduquer, inspirer et inciter au changement. Les arts visuels deviennent démarche
introspective
et mènent simultanément à une meilleure connaissance de soi et des autres dans le courant de chaque projet.
Avec ma caméra Nikon FG de 1982
Ma toute première photo (Arabie Saoudite, 1984)
Cultivez vos obsessions
Nous sommes tous fous ici, dit le chat
WATER 1 – Sélection officielle 2023
Festival international du film sur l’art
WATER 2
Sélection officielle - Festival international du film sur l’art, FIFA.Première mondiale lors de La Nuit du Court à l’Université Concordia.
Projeté aux côtés de 21 autres courts métrages d’artistes et de réalisateurs tels que Santiago Sierra Soler, Georges Schwizgebel, Wrik Mead, Laura Bari et Emilie Racine.
Dans son film WATER 2, Marc Kandalaft tisse un récit visuel dense qui relate son expérience des conflits armés, de la guerre civile libanaise à la guerre du Golfe de 1991. Par un subtil mélange de néo-pictorialisme et de surréalisme, ce film déploie une riche palette de sensations visuelles et auditives, dans laquelle l’eau, élément phare de l’œuvre de Kandalaft, sert de fil conducteur. Les éléments naturels sont convoqués pour refléter l’ambivalence des états du vivant. La composition sonore, aux échos de musique concrète et les variations de cadrage et de rythme, produisent un court-métrage captivant, immersif et hypnotique tant sur le plan plastique qu’auditif.
« La nature a doté l’homme d’une intelligence fabricatrice. Au lieu de lui fournir des instruments, comme elle l’a fait pour bon nombre d’espèces animales, elle a préféré qu’il les construisît lui-même. Or l’homme a nécessairement la propriété de ses instruments, au moins pendant qu’il s'en sert. Mais puisqu’il sont détachés de lui, ils peuvent lui être pris; les prendre tout faits est plus facile que de les faire. Surtout, ils doivent agir sur une madère, servir d'armes de chasse ou de pêche, par exemple; le groupe dont il est le membre aura jeté son dévolu sur une forêt, un lac, une rivière; et cette place, à son tour, un autre groupe pourra juger plus commode de s’y installer que de chercher ailleurs. Dès lors, il faudra se battre. (...) Mais peu importent la chose que l’on prend et le motif qu’on se donne: l’origine de la guerre est la propriété, individuelle ou collective, et comme l’humanité est prédestinée à la propriété par sa structure, guerre est naturelle. »
Henri BergsonLes deux sources de la morale et de la religion, Paris, Félix Alcan, 1932.
Réalisation, production, montage, enregistrement sonore, musique, conception sonore : Marc Kandalaft - Ingénierie du son : Ma'amo Koba
WATER 1
Sélection officielle / Première mondiale - Musée McCord Stewart - samedi 18 mars 2023, 13 h via Le Festival international du film sur l'art FIFA. WATER 1 explore le lien entre la matière, la réalité, la vie et l'absurdité de la pensée humaine. Kandalaft utilise le son pour tromper nos sens et semer la confusion. Par l'image, il met en lumière la beauté et la complexité des éléments naturels et de leurs motifs dans un style qui rappelle la photographie pictorialiste, où la beauté évocatrice prime sur la représentation fidèle de la réalité.
Image. Son. Montage.
Par Marc Kandalaft.
33 33 33 Étude n° 3
Elora Weill-Engerer
Critique d’art
Membre AICA
Lieux urbains façonnés par l’homme et pourtant dépeuplés, les prises de vue de Marc Kandalaft évoquent, par la crudité de leur sujet, la démarche de la nouvelle photographie objective allemande, entendue comme un protocole captant des espaces industriels habités. Le document subsume l’image et la méthode scientifique s’immisce dans le processus créatif pour hiérarchiser, classer, ordonner celui-ci de l’intérieur. Topoï génériques, banales pièces de fonte, de vapeur ou de briques, ces apparitions n’émergent que dans le retrait expressif du photographe-marcheur, qui ponctionne le réel dans une suspension du jugement.
Quant à saisir l’éblouissement, tout se joue dans l’instant. Le hasard est dès lors le corrélat premier de l’image ; image que l’artiste reçoit davantage qu’il ne la cherche. C’est dire qu’une alternative est proposée à une approche purement subjective, entendue au sens d’un travail autobiographique. La dimension systémique de la série alliée à la simplicité de la composition rappellent, bien plus, les principes du «style documentaire», tel que le théorise Olivier Lugon[1]. Celui-ci pointe, en même temps, la capacité des adeptes d’un art-document à chercher, à partir des qualités propres au médium, une originalité de facture tout en se tenant au matériau brut pour thème. Et la dimension topographique de la série n’en évacue pas la poésie. Au contraire, il y a une véritable photogénie du commun : en atteste le caractère énigmatique des motifs urbains, aussi évocateurs de récits, quasi cinématographiques, qu’ils comprennent peu de détails. Mieux encore, l’usage du clair-obscur, le grain obtenu par une technique singulière, la tendance à l’abstraction du motif, donnent à ces œuvres des accents néo-pictorialiste si l’on s’en tient à l’ensemble de ces effets esthétiques qui s’immiscent dans le réel. Ce qui est d’autant plus vrai en ce qui concerne la “pâte” photographique et l’atmosphère qui s’en dégage.
De fait, la série 33 33 33 de Marc Kandalaft conjugue différents traitements techniques que la tradition photographique aurait tendance à opposer : le motif est prélevé à l’argentique, avant d’être projeté numériquement, puis partiellement capté par l’appareil numérique comme un échantillon et réemployé dans une vidéo. L’aspect pictural de ce travail ne résulte d’aucune intervention sur la photographie en elle-même, la pâte et les effets étant donnés uniquement au moyen des différents prismes qui modulent l’image.
Plutôt qu’une “pure” objectivité, il s’agit de l’objectivité comme processus antérieur à la prise de vue, c’est-à-dire en tant qu’elle permet de maintenir l’expérience photographique. C’est au sein du système délimité que s’exprime la liberté de l’artiste. L’alliance des différents grains - précis et flous -, la surimpression palimpseste, couvrent les scènes d’un voile isolant. L’archéologie visuelle qui en résulte offre un panel de textures à déchiffrer comme un langage. Si la figure est congédiée du décor, l’humain subsiste ainsi sous la forme de traces, empreintes imperceptibles, comme sur un lieu vide après une scène de crime parfait.
[1] Olivier Lugon, Le Style documentaire. D'August Sander à Walker Evans, 1920-1945, Paris, éd. Macula, 2002.
Sans titre
Land of Chaos. Land of Saints
“Land of Chaos and Saints” est une série de photographies prises au Liban en 2017. Cette série reflète la dualité complexe du pays, mettant en valeur à la fois son côté chaotique et violent et son côté mystique de manière poétique et impassible. Les images embrumées ont été prises à Annaya, la ville natale de Saint Charbel. Elles ajoutent une perspective unique, ce qui en fait un excellent reflet de l’identité libanaise.
Beyrouth. Tripoli. Annaya.
Film Kodak Portra.